C'est à l'âge de 91 ans ( il était né avec le siècle) que l'Amiral Roger Bertrand, l'une des figures les plus attachantes de la Bourgogne, s'est éteint dimanche à Dijon. Ancien président de l'académie des sciences, arts et belles lettres de Dijon, L'amiral Bertrand aura été de toutes les activités intellectuelles de la région et de la cité ducale au cours des quarantes dernières années.
Vrai bourguignon, il était né à Auxonne en 1900, roger Bertrand se destine très jeune à la vie militaire , probablement par respect pour Napoléon à qui il voue très jeune, Auxonne oblige, une véritable admiration, et à l'intérieure de celle-ci à la marine. L'ancien élève du lycée Carnot arriva en effet à l'école navale en 1918. Sa carrière commence sur de petits bâtiments dans des campagnes lointaines. C'est lui qui, à bord du croiseur Jules Michelet, conduisit le général Mangin célébrer le centenaire du Pérou.
Pendant quatorze ans ensuite, il navigua à bord de sous-marins, ne mettant pied à terre que pour les stages à l'école de guerre navale et à l'état-major général de la Marine. Commandant en second du croiseur Tourville, il fut longtemps en Indochine avant de devenir le commandant de la flotillemaritime puis de l'arrondissementmaritime de La Pallice-Rochefort ( qui s'étendait de l'île d'Yeu à Hendaye).Pendant la guerre, l'Amiral Bertrand dirigea le service de la Marine à Dijon, d'abord camouflé puis officiel, en compagnie d'Henri Bazin.
La retraite arrivée, l'Amiral s'installe définitivement à Dijon où il put se consacrer à sa passion de l'histoire et des lettres. Auteur d'études très originales sur " Bonaparte et la guerre navale"; sur le "Commandant Lherminier" et sur "Thurot", il devint membre résident de l'académie dijonnaise en 1962. Il devait en être deux fois le président admiré et courtois: de 1966 à 1970, puis après la présidence de Lucien Hérard, de 1974 à 1978.
Il n'est pas une exposition au musée des Beaux-Arts, un événement culturel, une communication académique qui se soient déroulés à Dijon sans qu'on y rencontre l'amiral Bertrand, dont l'érudition et l'ironie savante apportaient beaucoup à chacun
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